accueil actualité historique bulletin forges  PIROT patrimoine naturel carte1665 RBI-nantigny nouvelle carte archéologie lien

Les Forges contre la futaie

En 1803 Rambourg obtient une deuxième concession portant sur 65 ha , dont il sollicite la pleine propriété en échange d'un terrain de 70 ha acquis par lui à Richebourg, au nord de la forêt, et planté (ou semé) en chêne en 1810, selon les indications de l'administration forestière. Cet acte d'échange ne sera ratifié qu'en 1823, une fois attestée la réussite du boisement par le service forestier. Cette surface de 65 ha comprenait l'emplacement du futur étang de Saloup, soit environ 14 ha, mais aussi l'emprise de sa concession initiale à St Jean de Bouys, augmentée d'une certaine surface dans la mesure où l'étang de Tronçais à lui seul déborde très largement les 15 arpents primitivement concédés. Les terrains de Sologne, Morat ainsi que l'étang de St Bonnet ont été acquis par d'autres voies et ne faisaient pas partie de la forêt de Tronçais.

digue de Saloup

On a parlé de bois de chauffage, mais celui-ci subissait une première transformation - la carbonisation - sur le lieu même de la coupe, avant d'être acheminé vers l'usine. Une indication de l'intensité de cette activité nous est donnée par la carte de course orientation (5) sur laquelle est reportée chaque singularité du terrain. Pour la seule parcelle forestière 433, sur le massif de la Bouteille, d'une contenance de 27 ha, on note 31 charbonnières ! La densité totale est sans doute sous-estimée dans la mesure où les charbonnières ne sont aujourd'hui nettement visibles que sur les terrains en pente, du fait du terrassement préalable à la construction des meules. En plateau elles ont tendance à disparaître sous l'humus forestier et ne sont décelables que par un oeil averti. Par ailleurs le cahier des charges pour l'adjudication des bois limitait le nombre de fourneaux à 1,5 par arpent (soit 3/ ha).

A raison de 70 kg de charbon pour un stère de bois (6), c'est donc plus de 1000 tonnes de combustible que pouvait fournir annuellement la concession.

Le transport se faisait à dos de mulet, et ne nécessitait donc pas d'infrastructure routière, à la différence de l'exploitation de grumes pour le bois d'œuvre. Mais un des éléments à mettre à l'actif de cette période est sans doute la prise en compte de la nécessité d'équiper le massif de voies de pénétration et de desserte pour les différents transports : bois, charbon, minerai, produits usinés. Le projet de route traversant la forêt pour relier Urçay au Veurdre, figurait dans l'arrêté d'aménagement de 1779, mais n'a vu de réalisation concrète qu'à partir de 1789, pour s'achever en 1819 avec une forte participation financière des Eaux et Forêts (3).

haut de page