Chêne de Morat
et ses tonneaux

 
Tronçais regroupe plus d'une quarantaine d'arbres exceptionnels par leur âge et leur dimension. Un bilan sanitaire régulier est effectué sur ces arbres car certains sont en limite de vie. L'un d'eux sera bientôt exploité, le chêne de Morat, car devenu trop faible il ne peut plus résister à l'attaque du grand capricorne.

Digne successeur de l'Apollon, le chêne de Morat est situé dans le canton historique de la Futaie Colbert. Il a été mis en vente à l'automne 2005 Cet arbre exceptionnel, classé en 1995, a fait l'objet, en 2004, d'une expertise sanitaire par un spécialiste Correspondant du Département de la Santé des Forêts et expert Arbre. Cette étude a révélé une déficience physiologique marquée et confirmée une attaque de grand Capricorne. La décision a donc été prise de marteler cet arbre et de le commercialiser.

Un successeur pressenti
Dans la parcelle voisine (232), un très beau chêne présentant des caractéristiques similaires (histoire, âge, diamètre, hauteur) devrait prochainement être baptisé "Vieux Morat". Ceci est facilité par une mesure inscrite à l'aménagement de la forêt, consistant à réserver un bel arbre par coupe définitive. En quelques années une dizaine de nouveaux arbres a été ainsi conservée, portant à plus de 40 le nombre d'arbres remarquables de la forêt.

Des arbres "monument"
Enrichir la forêt en arbres monumentaux répond à des besoins écologiques, car ces arbres abritent des cortèges d'insectes, de mousses, de lichens et de champignons tout à fait spécifiques. Cela remplit également une fonction paysagère et culturelle, car ces arbres sont aimés, leurs noms et leurs histoires permettent de garder la mémoire du passé. Cet attachement se reflète également lors de la vente de ces arbres puisque souvent les prix vont bien au-delà des prix du marché. En transformant leur matière, ils continuent de faire rêver en étant meubles, parquet ou tonneaux...

Un témoin muet de l'Histoire
Compte tenu de son diamètre et des conditions locales de croissance du chêne à Tronçais, le chêne de Morat peut avoir autour de 340 ans. Trois cent cinquante cernes annuels ont en effet été comptés sur un de ses voisins, de 130 cm de diamètre, abattu il y a quelques années. Une rondelle est exposée près du Rond neuf en Futaie Colbert, fournissant des explications historiques et dendrochronologiques (étude de la variation des anneaux de croissance de l'arbre). Son accroissement moyen sur le rayon est de l'ordre de 1,7 mm/an sous écorce, ce qui en fait un chêne à grain fin, propre aux usages les plus nobles (la tonnellerie par exemple).

Yves le Jean
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Photo Bruno Coudere