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Ainsi, c'est bien vrai ! malgré les demandes constantes de notre société d'en rester aux cloisonnements de 50 mètres, et de ne pas détruire l'équilibre sylvicole par l'aggravation des éclaircies et prélèvements, le " guide des sylvicultures de la chênaie atlantique " est bien devenu le livre de chevet des forestiers en charge de Tronçais, même si pour certains c'est à leur corps défendant. L'objectif, de 2,5 mm de couche d'accroissement par an au lieu des 1,7 mm constatés selon la gestion passée depuis Buffévent en 1832, c'est, pour obtenir 85 cm de diamètre une génération de chênes en 170 ans au lieu de 250 ans. Selon le guide, le résultat est obtenu en éclaircissant les parcelles dans la même proportion.
Or la capitalisation forestière depuis Buffévent a accumulé un excédent ! passer de la gestion ancienne à la nouvelle, c'est réduire la révolution, ce qui permet de récolter le capital " excédentaire ". La mise à jour de la sylviculture de Tronçais devenue atlantique permet donc de " rafler " l'énorme masse de bois de deux siècles passés ; on en était à 225 ans en 2001 ; c'est 225 - 170 = 55 ans des plus vieux bois, que l'ONF récolte au pas de charge !
La mise en place d'ïlots de vieillissements de 300 ans sur 20 hectares à chaque aménagement est un effet cosmétique qui ne représente que deux pour mille de la superficie à la fois : cette mesure est positive mais elle cache la tendance. Il en est de même des mesures telles que le maintien de sur-réserves de 10 baliveaux par arpent ( 20 par hectare )comme au 17 è siècle sur quelques coupes, et la conservation d'un arbre remarquable par coupe.
La muséographie de Tronçais se met en place, et l'on pourra d'ici peu demander aux enfants des écoles d'imaginer ce que pouvait être la forêt de Tronçais à partir de ces témoins. Répétons qu'en 1966, avant la création de l'ONF, l'avenir de la forêt était confié à un conservateur, qui ne représentait pas qu'un mot, mais un état d'esprit d'ou découlait , on l'a dit, beauté et rentabilité. La conservation portait sur l'ensemble du massif et non sur quelques arbres, et exprimait avant la lettre la " durabilité " de la forêt.
 
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