Réunion du 2 juin 20007
 

A la suite de l’envoi au Ministère de l’Agriculture et à la Direction de l’ONF, de la motion reproduite en p. 54 du présent bulletin, une rencontre a eu lieu, dans la salle du conseil municipal de la Mairie de Cérilly, le samedi 2 juin 2007.

 

Elle a rassemblé le Directeur territorial de l’ONF d’Auvergne-Limousin, le Directeur technique de la DT du Centre-Ouest, le Directeur de l’Agence départementale de l’Allier, divers cadres et agents forestiers de l’ONF et les membres du Comité de la SAFT. Etaient également présents un représentant du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, des exploitants forestiers locaux, des descendants d’illustres Conservateurs des Eaux et Forêts (Buffault, Desjobert, Raffignon etc…), des représentants de la Communauté de Communes du Pays de Tronçais. Un message de sympathie de nos Amis de la forêt de Senonches (Eure-et-Loire) fut lu par le Président de la SAFT.
La rencontre s’est déroulée en trois temps :

– de 10 h à 12 h 30 : un exposé a été fait par Pascal Jarret, ingénieur divisionnaire des travaux forestiers, responsable du service technique et de la Recherche à la Direction territoriale Centre-Ouest de l’ONF, auteur du « Guide des sylvicultures de la Chênaie atlantique », ouvrage édité par l’ONF en 2006, chez Lavoisier.
– de 12 h 30 à 14 h 30 : déjeuner convivial au Rond de la Cave.
– de 14 h 30 à 16 h 30 : visite commentée de « Placettes » dans la zone du Rond du Trésor.

On visita à la fois les placettes installées entre 1931 et 1933 par le CNRF(Centre National de Recherches Forestières) de Nancy et celles qui furent implantées par l’ONF dans le cadre du Réseau RENECOFOR (Réseau National de suivi à long terme des Ecosystèmes Forestiers), financé conjointement par l’Union européenne, le Ministère de l’Agriculture, le Ministère del’Ecologie, l’ADEME et l’ONF.

Chaque placette occupe une surface comprise entre 0,5 ha et 2 ha, clôturée pour éviter toute perturbation du milieu et dans laquelle tous les arbres sontnumérotés, repérés et mesurés tous les 5 ans.
Une quantité considérable d’observations et de données sont accumulées, pour certaines depuis 70 ans, grâce à des études multiples avec mesure de la hauteur du houppier, estimation annuelle de la défoliation, analyse des sols, de leur fertilité, inventaires photos-écologiques périodiques, mesures météorologiques etc…. L’intérêt de ces placettes est de fournir des enseignements sur l’évolution des écosystèmes forestiers. Ainsi, la connaissance du peuplement des Chênes sessiles des placettes de Tronçais progresse : on constate actuellement une augmentation de la largeur des cernes. Le recul depuis 7 décennies permet de comprendre et de modéliser la croissance des arbres de la forêt de Tronçais.

Pascal Jarret a exposé, au cours de la journée, les règles sylvicoles adoptéesdans la zone de la chênaie atlantique regroupant les « forêts publiques » (domaniales et communales) dont celle de Tronçais. Cette zone représente le plus important bassin au monde de production de chêne à « grain fin ».
L’objectif poursuivi par l’ONF est « d’optimiser la production de GROS BOIS de QUALITE, aux cernes réguliers, ni très fins, ni très larges. PERENNITE, STABILITE,VITALITE des peuplements sont les trois objectifs affichés par l’ONF dans la zone de la chênaie atlantique ». Aux yeux de l’ONF, la diversité biologique doit être conservée, améliorée (augmentation de la proportion de gros et vieux bois, d’arbres creux et de bois « morts »…, à la surprise du promeneur, tenté de stigmatiser un laisser-aller de l’ardeur au travail de l’ONF !!!). Des actions sont envisagées en faveur du paysage forestier et de l’accueil du public en futaie et autour des étangs.
Le débat s’est instauré entre P. Jarret, les représentants de l’ONF, les forestiers, les membres du Comité de la SAFT et la salle. Il a porté sur l’émoi des « amoureux de la forêt », effrayés par les coupes sévères qui, à leurs yeux, mettent en danger la beauté de la forêt et l’avenir de cette futaie multiséculaire, fleurons de notre patrimoine…Ils réaffirmèrent leur sentiment de l’abandon du souci qui animait les générations de conservateurs tels Buffault, Desjobert, Raffignon, dont l’espérance enracinée dans le passé oeuvrait pour les générations futures. Belle leçon dans un monde régi de nos jours par l’immédiateté du résultat, notamment financier !!!!


Les représentants de l’ONF ont reconnu qu’actuellement la vente de ces milliers de mètres cubes de bois de Tronçais rapporte de l’argent permettant d’équilibrer le budget régional de l’ONF.
Rendez-vous fut pris pour continuer cette opération réussie et nécessaire de transparence, affirmée le 2 juin par l’ONF.
Le DIALOGUE est instauré. Affaire à suivre…

 

Marie-Thérèse AURAT et Annie BADOWER
(membres du Comité de la SAFT)

 
 
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