Cet article sur la forêt de Haye date de 2008.

Entre temps des forêts, Brotonne, Argonne, Senart, Braconne, Chambord, Bercé ont été traitées par LIDAR.

Actuellement la SAFT s'est investie par une demande d'aide auprès de la Région Auvergne, et une déclaration auprès de la DRAC.

La forêt mise à nu
grâce à la télédétection par laser aéroporté

En mars 2007, 11 000 hectares de la Forêt de Haye, aux environs de Nancy, ont été survolés par un avion équipé d’un système laser (figure 1), à la recherche des secrets qui se cachent sous les arbres. Les premières images issues du traitement par les chercheurs de l’INRA, de l’ONF et du Service Régional de l’Archéologie de Metz laissent entrevoir des applications révolutionnaires pour la détection des vestiges archéologiques en forêt et pour la compréhension de l’impact de l’agriculture gallo-romaine sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers actuels.

Une technique révolutionnaire

La télédétection par laser aéroporté (LIDAR, "Light Detection and Ranging") permet de détecter les structures présentes sous les couverts forestiers, avec une précision horizontale et verticale de l’ordre du décimètre. On obtient une image du sol similaire à celle que l’on aurait en enlevant les arbres (figure 2). Cette possibilité est une révolution en archéologie forestière puisque, jusqu’à maintenant, la " vision " sous les arbres nous était impossible !

Le projet le plus important lancé à ce jour dans les forêts françaises

Le projet vise à appliquer cette technique aux 10 000 hectares de la forêt de Haye, où une collaboration entre l’INRA, l’ONF et le Service Régional de l’Archéologie de Metz a déjà permis le lever d’une partie du plus grand parcellaire antique connu en Europe. Outre les structures connues, comme celle du camp d’Affrique et celles qui avaient été peu à peu inventoriées, une multitude de structures antiques, murs, fossés, terrasses, marqués par des dénivelés de quelques dizaines de cm, apparaissent pour la première fois
La localisation précise et la caractérisation des vestiges archéologiques, très nombreux en Forêt de Haye, vont ainsi progresser très rapidement. La technique pourrait être ensuite transposée à d’autres forêts. Ce projet a pu se concrétiser grâce au soutien du Conseil Régional de Lorraine et de l’Union Européenne.

Des applications prometteuses

Ces données permettront de mieux comprendre l’impact de l’agriculture gallo-romaine sur la diversité et la fertilité des écosystèmes forestiers actuels. Cette méthode pourrait être ensuite appliquée de façon systématique à l’ensemble des sites forestiers français recelant des vestiges archéologiques. Une meilleure connaissance d’une forêt péri-urbaine très fréquentée, emblématique pour la gestion des forêts (aspects patrimonial et diversité végétale) devrait aussi en découler.
Enfin, cette technique pourrait être utilisée pour estimer la hauteur des arbres et la biomasse, ce qui se pratique déjà au Canada, ainsi que dans de nombreux pays d’Europe du Nord et de L’Est. Néanmoins ces projets concernent généralement des forêts résineuses. L’originalité de l’opération prévue en Forêt de Haye réside dans le fait qu’elle concerne le plus grand massif forestier feuillu inventorié par cette technique en France. Le projet devrait permettre d’apprécier l’intérêt et les limites de cet outil pour le suivi et l’aménagement des peuplements forestiers.
Liens

• L’UMR Écologie et Écophysiologie Forestières
• La forêt de Haye

Contact

• Jean-Luc Dupouey
  Centre INRA de Nancy
  F-54280 Champenoux
  tél. : 03 83 39 40 49
  e-mail : dupouey @ nancy.inra.fr